Le père va s'asseoir, se tire les cheveux, agite la tête. Ah ! purée de nous autres !
- Ecoutez-moi, bande de voyous. Je vais vous expliquer, moi, comment, lorsqu'on est des enfants aimants et sensibles, on doit annoncer une pareille nouvelle à son père. D'abord, on n'a l'air de rien. On le fait asseoir, on lui offre le pastis. Et puis, quand il a bu une grosse gorgée et qu'il se sent détendu, on lui dit gentiment : tu sais, papa, notre petite chatte Mistoufle... tu fais qu'elle aime bien se promener...alors justement,, cet après-midi, elle a grimpé le long de la gouttière... Progressif, mes enfants, progressif ! En douceur, du doigté... et comme ça, petit à petit, la chatte se retrouve sur le toit...et moi, je m'habitue... Allez, bande de mulets, disparaissez, laissez-moi à mon chagrin...
Quinze jours plus tard, Mistoufle est enterrée, le père de famille après une tournée commerciale revient chez lui. Il ouvre la porte, et trouve tout le monde souriant.
- Papa ! Papa ! Tu veux un pastis ?
On le fait asseoir, il boit une grande gorgée, puis le verre entier. Lorsqu'il est bien détendu, l'un des amis s'approche, et d'une voix innocente :