De Myriam Gelinat (Strasbourg) : Votre livre se lit très vite sans que l'intérêt retombe. Les nombreuses citations judicieusement choisies incitent à la réflexion sur les individus et la société. La fable plonge effectivement ses racines dans un lointain passé, mais à l'échelle du temps, c'est bien sûr l'arbre le gagnant. Le chapitre "L'arbre de la forêt" m'a particulièrement intéressée en pensant à ma région. Bonne continuation pour votre site qui m'a donné envie de m'exprimer.
De Jean-Pierre Auberger (Paris) : La fable revit dans ce livre avec le constat que le comportement de l'homme n'a pas changé vis-à-vis de ses semblables depuis des temps immémoriaux. Quant à l'arbre, le personnage principal, il est finement observé et décrit. Il faut espérer que les êtres humains, qui ont négligé la nature à des fins d'exploitation en prétendant la dominer, prennent vraiment conscience qu'il faut changer leur regard sur les arbres. Il faut cesser de chercher l'exotisme. Chaque arbre en son milieu !
De Guy Blanc (Carmaux) : Je suis surpris par le nombre d'auteurs qui ont imité La Fontaine, sans l'égaler, évidemment... Il y a chez eux un fond de pessimisme sur la nature humaine intéressant, mais peut-être discutable. En ce qui concerne l'arbre bien réel, l'auteure de ce petit livre laisse de l'espoir à cause de la prise de conscience du changement climatique, largement médiatisée. L'arbre de la fable est un livre agréable et instructif.
De Daniel Krakowski (Paris) - Association A.R.B.R.E.S. : L'arbre de la fable de Simone Gougeaud-Arnaudeau, éd L’Harmattan L’auteure s’est appliquée à nous faire découvrir de nombreux fabulistes qui ont donné la parole aux arbres. Les fables sont un genre littéraire particulier. Les textes sont courts, incisifs, souvent drôles, d’une excellente mise en scène, donc efficaces, populaires. Les émules mais aussi les prédécesseurs du grand La Fontaine sont nombreux. Ces auteurs sont des moralistes. Ils nous dévoilent vices et vertus avec talent, avec des textes très contemporains. Leurs messages sont toujours d’actualité, la satire s’en donne à cœur joie, ce qui explique leur succès. Avec eux, les arbres sont tantôt juges, tantôt victimes, et on découvre que les mœurs humaines ont bien peu changé. Avec ses petits poèmes, il s’agit toujours de protéger la nature, de contourner la censure, de défendre les faibles et les opprimés, et de nous témoigner de la beauté de notre langue tout en nous amusant. Merci à Simone pour son magnifique petit livre.
De Robert de Laroche (Venise) (sur Facebook)
L’ARBRE, C’EST L’HOMME
Lorsqu’on pense aux Fables du XVIIIe siècle, ce sont tout naturellement les animaux chantés par La Fontaine qui viennent à l’esprit. Mais on aurait tort d’exclure le monde végétal de l’univers de la fable : c’est ce que nous montre L’Arbre de la fable, un essai tout à fait passionnant dû à Simone Gougeaud-Arnaudeau. Cette éminente dix-huitiémiste, à qui l’on doit en particulier des textes sur Caylus, Crébillon, Madame Helvétius, et plusieurs ouvrages sur les chats, possède une curiosité toujours en éveil, et c’est ainsi qu’elle a exploré l’univers de la fable en France, du XVIIe au XIXe siècle, pour constater que l’arbre y tenait une place de choix. Du chêne royal aux arbrisseaux courtisans, du lierre profiteur aux buissons épineux qui se glissent sous les grands arbres, c’est tout le reflet de la société que l’on devine derrière la description des arbres et de leurs mœurs. Et que dire de ces arbres si fiers de leur feuillage et de leurs fleurs, arbres d’ornement, vaniteux qui ne sont pas capables de donner des fruits, ceux des arbres utiles : là encore, deux reflets des hommes de notre société. Il importe d’être productif, et le jardinier, par la greffe, peut aider l’arbre à le devenir. Ou est-ce le dénaturer ? L’arbre permet aussi de parler politique. Après le chêne monarchique, gloire au peuplier, arbre du peuple, symbole de la République. La réflexion sur la nature et l’environnement ne date pas d’hier. Le jardin doit-il être esthétique ou productif, livré à lui-même ou guidé par la main de l’homme ? La question divise les poètes. Greffe, taille, abattage, ne sont-ce pas là des agressions ? Le respect de la forêt, des haies qui abritent les oiseaux et les cultures, sont très présents dans ces textes. Rien de neuf sous le soleil ! L’ouvrage de Simone Gougeaud-Arnaudeau est captivant et infiniment poétique, et je le recommande à mes amies et amis passionnés de nature et de jardinage (et de lecture !), ainsi qu’à mes collègues de l’Association des journalistes du jardin et de l’horticulture, et de la Société nationale d’horticulture de France.
L’Arbre de la fable Simone Gougeaud-Arnaudeau Collection Espaces littéraires L’Harmattan, 13 €